«Norman fait des vidéos» a été placé en garde à vue ce lundi 5 décembre, dans le cadre d’une enquête préliminaire confiée à la brigade de protection des familles. Il est actuellement interrogé sur des faits de corruption de mineurs et de viol, impliquant plusieurs jeunes femmes.

Norman Thavaud, troisième youtubeur français avec près de 12 millions d’abonnés, a été placé en garde à vue ce lundi 5 décembre, à la suite d’une enquête préliminaire ouverte par le parquet de Paris et confiée à la brigade de protection des familles (BPF). Il est actuellement interrogé sur des faits de corruption de mineurs et de viol, impliquant plusieurs adolescentes et jeunes femmes. Le parquet de Paris confirme la garde à vue à Libération. Certaines sont fans de la star du Web, et l’accusent de faits de nature différente. Depuis plusieurs mois, la BPF de la préfecture de police de Paris s’attachait à recouper les multiples scénarios décrits.

En août 2018, le nom de Norman Thavaud, à ce stade présumé innocent, avait été cité dans la vague #BalanceTonYoutubeur à la suite d’un tweet de Lucas Hauchard, alias Squeezie, le numéro 1 français (17,6 millions d’abonnés à ce jour), dénonçant le comportement inapproprié de certains vidéastes qui «profitent de la vulnérabilité psychologique de jeunes abonnées pour obtenir des rapports sexuels». Noyées dans la masse de témoignages, ces accusations étaient restées lettre morte.

Six potentielles victimes interrogées par la justice

Le 8 juillet 2020, Maggie Desmarais, une fan québécoise âgée de 16 ans au moment des faits, l’accuse sur Instagram, captures d’écran de messages à l’appui, de l’avoir manipulée pour obtenir des photos et vidéos à caractère sexuel, envoyées par Snapchat, et d’avoir exercé une emprise psychologique en 2018. Lui avait alors 31 ans. Après avoir déposé plainte à l’été 2020, elle a témoigné à visage découvert et en vidéo sur le site Urbania, où elle a évoqué un «petit jeu malsain d’attachement affectif. J’étais jeune, je l’admirais, je suis tombée facilement dans le panneau.» Elle annonçait aussi avoir été contactée par une trentaine de jeunes femmes ayant vécu une expérience similaire avec le youtubeur. Selon les informations de Libération, cinq autres potentielles victimes ont également été interrogées par la justice. A l’exception de Maggie Desmarais, toutes pourraient avoir subi un viol. Deux étaient mineures au moment des faits.

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