Le dispositif doit interdire aux entreprises de fournir les services permettant le transport maritime du pétrole russe au-delà du plafond de 60 dollars. 

Ils se sont finalement mis d'accord. Les 27 pays de l'Union européenne, ainsi que ceux du G7 et l'Australie, ont trouvé, vendredi 2 décembre, un accord sur le plafonnement à 60 dollars par baril du prix du pétrole russe, afin de priver Moscou des moyens de financer sa guerre en Ukraine. L'accord, qui avait été ficelé jeudi par les ambassadeurs des pays membres de l'UE, coordonnés avec leurs alliés du G7, restait suspendu à la décision de la Pologne, qui a donné son feu vert vendredi soir.

 
L'UE reste unie et est solidaire avec l'Ukraine
s'est félicitée la présidence tchèque du Conseil de l'Union européenne.

Le mécanisme envisagé, qui entrera en vigueur lundi "ou très peu de temps après", précisent le G7 et l'Australie dans leur communiqué, prévoit d'imposer un plafond de 60 dollars par baril aux prix du pétrole russe vendu à des Etats tiers, en complément de l'embargo de l'UE qui entre lui aussi en vigueur lundi. La Russie a tiré 67 milliards d'euros de ses ventes de pétrole à l'UE depuis le début de la guerre en Ukraine, rappelle Phuc-Vinh Nguyen, expert des questions énergétiques à l'Institut Jacques-Delors.



La Russie, deuxième exportateur mondial de brut 

Le dispositif de l'UE doit interdire aux entreprises de fournir les services permettant le transport maritime (fret, assurance...) du pétrole russe au-delà du plafond de 60 dollars, afin de limiter les recettes tirées par Moscou de ses livraisons à des pays comme la Chine ou l'Inde. L'instrument doit renforcer l'efficacité de l'embargo européen qui intervient plusieurs mois après celui déjà décidé par les États-Unis et le Canada.

La Russie est le deuxième exportateur mondial de brut et, sans ce plafond, il serait très simple de livrer à de nouveaux acheteurs aux prix du marché. A l'heure actuelle, les pays du G7 fournissent les prestations d'assurance pour 90% des cargaisons mondiales et l'UE est un acteur majeur du fret maritime, d'où un pouvoir de dissuasion crédible, mais aussi un risque de perdre des marchés au profit de concurrents.

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